Les conséquences de la victoire de Trump

Martin Julie

Julie Martin - Le 9 nov. 2016 à 11:54
Mise à jour : Le 30 nov. 2016 à 08:33

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Le verdict vient de tomber, Donald Trump est le nouveau président des Etats Unis.Chez FinanceDir, nous ne sommes pas enclins à faire de commentaires politiques, mais plutôt d’analyser les conséquences économiques. Et pour votre épargne elles sont nombreuses, à court et moyen terme.

Les conséquences de la victoire de Trump

Que faire de ses placements boursiers ?

Comme pour le Brexit, il ne faut pas paniquer et retirer ses billes au pire moment, dans la tourmente, quand la nouvelle vient de tomber. Les marchés réagissent parfois de manière exagérée voir incompréhensible. Suite au vote du Brexit, les marchés se sont progressivement redressés dans les semaines suivantes car certains investisseurs y voyaient l'occasion d’effectuer des achats à bon compte. La devise britannique, (la livre sterling, symbole GBP) quant à elle, a eu plus de mal à remonter.

N’oubliez pas que dans les médias, ce qui fait vendre, c’est souvent les mauvaises nouvelles et la peur qu’elles engendrent. Les prédicateurs de l’apocalypse sont nombreux et peuvent se tromper à plusieurs reprises, si une grave crise mondiale finit par arriver, ils pourront dire “voilà, je vous l’avais bien dit !”

A vous de prendre du recul, à nous de vous apporter une synthèse objective.

Quels sont les impacts négatifs ?

Alors pour commencer avec les nouvelles plutôt pessimistes, voici un tour d’horizon de ce qui s’est mal passé sur les marchés cette nuit et au petit matin et de ce qui pourrait se dérouler par la suite.

Une poursuite de la baisse enclenchée cette nuit au fur et à mesure que le résultat devenait lisible est tout à fait possible. Cette baisse toucherait principalement les indices actions américains et par ricochet européens et asiatiques. Le dollar serait également impacté, certaines matières premières également.

Les investisseurs craignent plusieurs choses. D’abord l’incertitude, on ne sait pas ce que Trump est capable de faire au pouvoir. Va t-il mettre à exécution toutes ses promesses de campagne? Le mystère reste entier. Sa campagne s’est en effet articulée autour de 3 piliers majeurs: l’immigration, les barrières protectionnistes et le redressement industriel américain. Mais en tant qu’orateur “volatile”, il n’a pas encore annoncé de plan clair pour y parvenir.

Dans le cadre de son discours protectionniste, il a menacé de démanteler les grands traités commerciaux majeurs qui lient son pays avec le Mexique et la Chine en imposant des barrières à l’importation, ce qui pourrait réduire le volume d’échanges, entamer une croissance mondiale déjà bien molle et raviver des tensions géopolitiques.

Les marchés émergents risquent donc d’être principalement impactés car en général leur économie dépend plus de ce qu’ils vendent aux USA que de ce que les USA leur vendent.Le Mexique notamment, pris pour cible par Trump pourrait en pâtir majoritairement. Et avec lui les entreprises américaines très liées à l’économie de ce pays. Le peso mexicain s’est très fortement dévalué aux premières heures du 09 novembre. Tout comme le dollar australien (symbole AUD) étant donné que l'Australie est très dépendante des échanges commerciaux à l’échelle internationale.

Certains économistes agitent déjà le spectre d’une marche arrière de la banque centrale américaine (la FED) dans sa politique de remontée progressive des taux, déjà bien lente à s’appliquer en raison des incertitudes récentes pesant sur l’économie mondiale. La prochaine décision de la FED le 14 décembre prochain à 20h heure française sera cruciale pour la suite, car si elle ne remonte pas ses taux, cela pourrait inciter les autres banques centrales (dont la BCE) à poursuivre leur politique accommodante et donc faire encore plonger les taux un peu plus en territoire négatif.

Les valeurs refuges traditionnelles comme les obligations souveraines, la devise japonaise (le yen), et l’or ont déjà flambé et pourraient continuer leur progression si le doute persiste sur les marchés.

Même si les actions qui ont été fortement vendues dès le résultat des élections vont tenter de rebondir, les incertitudes sur la capacité de Trump à mettre en place son discours de campagne agressif risquent de peser lourdement sur ces rebonds dans les jours et semaines à venir.

La victoire de Trump a t-elle des avantages ? 

Bon et sinon, le monde n’est pas tout gris ou tout rose alors voyons maintenant ensemble certains aspects plus positifs. Adoptons une démarche pragmatique pour protéger notre épargne comme des grands, sans attendre que les gestionnaires de fonds des banques ou des pensions publiques nous apprennent que nos plans épargne ont pris de sacrés coups. (on ne leur jette pas la pierre, certains d’entre eux se débrouillent très bien et savent anticiper et réagir quand il y a des secousses).

En tant qu’actuels ou futurs investisseurs avertis, vous pouvez pratiquer la sélection de valeurs (stock picking en anglais) pour trouver des opportunités de rendement au moment où tout le monde fait la tronche. Et pourquoi pas faire des plus values en profitant de la baisse de certains actifs grâce à la vente à découvert.Certains secteurs d’activité pourraient sortir gagnants de la victoire de Trump aux élections présidentielles américaines.

La santé tout d’abord, car ce secteur a pâti cette année d’un discours agressif de la part de Clinton, notamment sur sa politique de prix. Donc des valeurs comme Sanofi en profite et voient leur cours de bourse augmenter.

Le secteur des infrastructures pourrait bénéficier d’une dépense publique de près de 500 milliards de dollar promise par Trump, encore faut-il qu’il la mette en place me direz vous. Cette dépense publique fait partie d’une des priorités de l’équipe Trump pour relancer l’économie du pays en relançant la construction et la rénovation des routes, des ponts et des moyens de transports. Ce serait alors une bonne idée de mettre en portefeuilles des actions d’entreprises américaines du BTP. Même chose pour les entreprises liées à l'armement comme Thales, qui profiteraient d'une augmentation des dépenses militaires promise par Trump.

Le secteur de l’énergie, pas le très propre par contre, pourrait tirer son épingle du jeu. Cela nous fait un peu de peine à la rédaction sur ce coup là mais Trump est beaucoup moins favorable à l’écologie que Clinton, et donc l’industrie polluante du charbon et celle du pétrole pourraient continuer leur progression entamée cette année, notamment grâce au rebond du baril de pétrole depuis ses plus bas de mars. Des societés comme Technip et ArcelorMittal pourraient grimper.

Un relèvement du salaire minimum (ou pas) impacterait principalement les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration et du commerce de détail.

Par ailleurs, en cas de non relèvement des taux par la FED le 14 décembre prochain, une poursuite de la baisse du dollar pourrait redonner des couleurs aux actions des entreprises américaines qui exportent et tirer vers le haut les indices américains pour un rally de fin d'année. Cela reste probable. 

Alors pour ceux que cela tente, il est encore plus le temps de se mettre au trading. Afin de se couvrir contre la baisse probable du rendement de nos plans d’épargne sur lesquels nous n’avons parfois que peu de contrôle (surtout les PEE, les PERP), et pour profiter des mouvements à la hausse comme à la baisse de certains actifs comme les devises ou les matières premières.

C’est souvent dans les moments d’incertitudes et de peur généralisée où la masse de moutons paralysée par les médias s’immobilise, qu’il faut lever la tête, se retrousser les manches et explorer de nouveaux sentiers pour sortir gagnant sur le long terme. Personne ne le fera pour vous, c’est à vous de vous informer et d’apprendre comment fonctionnent les marchés financiers. Heureusement, FinanceDir vient de se lancer pour vous aider...